Qui présentent ses excuses

Dessin



Je m'agenouille, je me prosterne platement devant vous, et m'excuse de vous avoir laisser sans nouvelles depuis une semaine. 




De ne pas avoir lu tous les billets des copains et collègues. Et surtout de vous avoir laisser sans kessekessé ! Surtout que normalement je préviens quand je ne serais pas là pour le jeu !

Mais là, tout s'est bousculé.
La semaine dernière a été -un peu- speed. Enfin surtout pour ceux qui auraient voulu me suivre !
Je ne sais pas trop ce qui m'est arrivé, enfin si un peu quand même. Je suis passée en mode "je ne m'arrête plus" !

Il fallait que je bouge pour ne plus penser.

Je suis retournée courir avec Croc Dur.
J'ai remué, bougé, trié,  rangé, enfin j'ai commencé à faire tout ce que je repoussais depuis des mois.
J'ai écrit des billets de blogs sur mon cahier, j'ai trouvé des idées pour les prochains.
J'ai commencé à préparer l'anniversaire de Lili Coquelicot : 10 ans, ça se fête !

Bref, j'ai essayé par tous les moyens d'éviter de ruminer !

Je sais que ce n'est pas une crise majeure, ça ne remet pas en cause ma stabilisation. J'ai compris qu'il fallait que j'apprennes à gérer mon stress comme je le pouvais, par des moyens autres qu'une fluctuation trop importante de mes émotions.

Et heureusement, j'ai évité la chute. Par contre, je suis passée par des phases obsessionnelles, par bonheur, d'assez courtes durées. Mon poids (encore et toujours ...) et dernièrement le rangement !

Dans l'histoire, j'en ai profité pour mettre des annonces sur des sites de ventes, pour essayer de renflouer un peu les comptes.
Car les problèmes financiers sont toujours là, même si je n'ai pas voulu les regarder ces derniers temps !
Et j'ai même l'impression qu'on s'enfonce de plus en plus ! Cette année, nous sommes imposables. Alors bien sûr la somme est dérisoire, moins d'une centaine d'euros, mais elle a des conséquences de plusieurs centaines d'euros sur d'autres factures ...

Alors moi l'amoureuse des livres, la passionnée de lectures, j'ai vendu mes livres ... Ça m'a fait mal, j'en ai gardé encore beaucoup, mais je sais que je vais surement refaire des colis pour momox ! Il faut juste que je m'habitue à l'idée ...

Et plus je vois tous les dégâts que je ne peux qu'imputer à ma maladie, plus je me sens mal. Alors que je sais que la culpabilité fait partie de ma maladie ...

Je voudrais avoir une vie normale.

J'ai envie d'aller au boulot tous les matins, de faire la gueule le lundi, de grogner contre mon patron ou mes collègues, d'avoir une paye et de ne pas vivre au crochet de l'état et de Gots.

J'ai envie de participer aux conversations quand mes amis parlent de leur travail. Je ne veux plus hésiter à répondre quand on me demande ce que je fais dans la vie.

J'aimerai ne pas être aussi empathique et hypersensible. Je vous jure, c'est une plaie. Ressentir la douleur, le chagrin des autres, l'injustice comme si c'étaient les vôtres, ça fait mal. Se prendre pour Don Quichotte, tenter de sauver la veuve et l'orphelin, tous les jours, c'est épuisant.

J'en ai marre d'avoir l'impression d'avoir perdu 20 ans de ma vie. 20 ans ... Comment rattraper ce temps ? Comment ne pas regretter tout ce temps ?

Comment expliquer que si je ne fais pas comme les autres, c'est que je prends le temps de me soigner d'une maladie que personne ne comprend ?
Comment faire comprendre que je ne me dédouane pas quand je dis que ma maladie est responsable de ça ou ça ?

J'ai appris à retentir mes larmes quand on évoque des moments, des anecdotes dont je n'ai aucun souvenir. Et plus le temps passe, et plus ça s'installe, effet secondaire des médicaments ...
J'essaie d'apprendre à retenir mes larmes quand je regarde Lili Coquelicot en me demandant si elle va échapper à cette engeance. Aurais je commis l'impardonnable ?

Cette maladie est ... en fait, je ne trouve aucun mot pour qualifier l'horreur que je peux ressentir face à ce que je trouvais injuste, et pour laquelle je tente de me faire une raison.

Et chaque jour, je me lève en me rappelant de la chance que j'ai d'être stable désormais. Mais souvent, de temps en temps, il y a malgré tout une petite voix, lointaine, qui souffle discrètement à mon oreille, et qui m'empêche d'oublier qu'elle m'a bouffé tout ce que j'aurai pu, tout ce que j'aurai du être.

Bien sur, je me rends compte aussi de le chance que j'ai d'être encore vivante, d'avoir Gots (qui aurait du partir de nombreuses fois), de ne pas avoir complètement sombrer dans l'alcool ou la drogue (je n'ai toujours pas compris comment !) ... De chaque jour m'en sortir un peu plus.

Mais on ne peut pas s'empêcher, parfois, de voir le verre à moitié vide, plutôt que le verre à moitié plein ...

Je sais que j'ai des billets en préparation, des billets à la "Don Quichotte". Qui ne servent à rien, si ce n'est à me soulager, et à me donner l'impression d'avoir mis ma pierre à l'édifice, à soulager ma conscience.
Mais jusqu'à quand ? Jusqu'à quand je vais me contenter d'écrire ? Quand est-ce que j'aurais assez confiance en moi pour agir réellement ?
Je suis une bel hypocrite ! Je ne supporte pas les gens qui se plaignent assis dans leur canapé, et qui ne bougent pas, mais qu'est ce que je fais de plus, en fait ?

J'aimerai agir concrètement, j'y réfléchis vraiment. Je ne sais pas encore sous quelle forme. Mais l'épreuve que je viens de passer me prouve que je dois être assez forte pour affronter une vie, presque, normale !

Commentaires

  1. Tu es pardonnée. :)

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  2. Je suis passé vendredi. :.) je te croyais en congés.
    Tu sais quoi ? Tu devrait écrire plus souvent. Moi c'est ce que je pense .

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    1. Merci !
      Il me faut vaincre, ce que j'appelle de la timidité, mais qui est en fait, un manque total de confiance en moi ... Pas toujours facile, voir difficile parfois !

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