qui sont grosses

très jolie photo à Wendy

 




Bembelly a twitté un article du huffington post, que j'ai été lire.







Une femme parle de son anorexie en titrant tout ce que les femmes perdent à vouloir être mince.
Ce témoignage a fait écho chez moi, et j'ai répondu à Bembelly que je croyais que je perdrais mon humour en même temps que mon poids !
Il trouvait que ce serait une bonne idée de faire un billet, mais cela fait plusieurs jours que je tente de l'écrire !

C'est étrange, parce que plusieurs indices autour de moi ont tourné autour de ce thème, ces derniers temps.

Ces jours ci, je suis tombée sur une lettre ouverte d'une blogueuse modeuse ronde, Stéphanie Zwicky. Ce qui fait que j'en ai parlé à la maison, surtout à propos du look. Dernièrement, Enquête exclusive, une émission de M6 parlait des gros aux USA, et avant hier, je lis le billet de Rosaelle sur le regard que l'on porte sur les gros !

Une précision, on parle de surpoids quand votre IMC (indice de masse corporelle : poids en kg / (taille en m)²), est supérieur à 25, d'obésité sévère quand elle est supérieur à 30 et morbide quand elle est supérieur à 35.

Je l'ai dit ça ne va pas être facile, tant il y a de choses à dire.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été grosse. Pourtant il existe des photos de moi (dont une en tutu que je tente de faire disparaître !), vers 6 ans où j'étais mince ...
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours calmé mes angoisses, mes terreurs, ma tristesse en mangeant. De plus en plus en cachette, des quantités folles, j'ai appris à l'adolescence que ça s'appelait boulimie. J'ai commencé à me faire vomir ...
Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours détesté ce corps que les autres qualifient de trop gros, trop gras, trop moche ...
Alors dans les bons moments je l'ignore, dans les pires je le maltraite ... 

Pas facile de se sentir bien dans sa peau, dans son corps et donc dans sa tête, quand on n'est pas comme les autres, dans la norme.
Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des grosses qui s'affirment comme bien dans leur peau. Moi je donne le change, je joue un rôle ...

C'est bizarre, on parle de régimes, de carapaces ou de brimades mais cela reste dans le politiquement correct.
Ce qui se passe réellement dans la tête et dans la vie d'une grosse n'est pas politiquement correct. Et on a tellement de mal à le dire, que je vais emprunter les mots d'un autre.
Je suis de celles qui ne disent jamais non, les marie couche toi là dont on oublie le nom. Parce qu'il faut se persuader que ce corps est aimable, à tout prix.
Je n'étais pas la jolie, moi j'étais sa copine Et souvent la sympa, celle qui a de l'humour, il faut compenser.
La maltraitance physique (vomissement, scarification ...) va de pair avec la maltraitance psychologique (insultes à soi même, échec répété ...)
Le regard des autres. La honte.

Tous les faits et gestes se font en fonction de ce poids. C'est une véritable torture mentale. Marcher dans la rue, s’asseoir, passer entre deux choses ... Ne pas se faire remarquer, ne pas montrer ses bourrelets, peur d'être trop grosse ...

Tout est conditionné.

Mais même le caractère. J'ai beaucoup d'humour quand il s'agit de mon poids et je suis la première à me moquer. Parce qu'il a fallu trouver une arme contre la bêtise et que je préfère me le dire plutôt que de l'entendre ! Et parce qu'on se sent obligé de développer des contre parties pour se faire aimer : du moins c'est ce que l'on croit et c'est ce que l'on fait inconsciemment.

Tout ce gras influence notre façon de vivre et d'être !

J'ai eu des périodes de répit, après avoir maigri. Mais mon image corporelle n'avait pas changé. Je me voyais toujours aussi grosse. Donc j'ai regrossi ...

Pour maigrir, il faut accepter de se voir tel que l'on est (ce qui n'est pas si facile, exemple : l'émission "belle toute nue" où toutes les femmes se voient encore plus grosses qu'elles ne le sont). Et il faut se projeter dans un corps plus mince, sans fantasme (je ne ferais jamais un 38).

Mais, en plus, il faut aussi faire une croix sur les mécanismes de défense que l'on a mis en place.
Arriver à lever la tête pour marcher dans la rue, à ne rien penser quand on s'assoit (sauf de ne pas tomber !), oser passer entre le poteau et le mur ... C'est tout une façon de vivre qu'il faut apprendre.

C'est pour ça que je dis que j'ai peur de perdre mon humour si je maigris trop ! Peur de perdre ce qui est au départ un mécanisme de défense pour moi.

Comme quoi maigrir, ça se passe aussi dans la tête, et pour moi, y a en gros !



Commentaires

  1. Bonjour,
    Je suis très touchée par votre billet, tant d'émotions (sous toute forme d'expression) en ressort ...
    Je suis tentée de dire que la Société, celle d'aujourd'hui (il y a encore à peine un siècle, le regard sur les rondeurs n'était pas le même) qui médiatise les produits dits miracles, les "squelettes ambulants" ne cherche qu'à vous faire culpabiliser !
    Ne tombez pas dans ce piège, soyez et restez vous ..
    Belle journée à vous

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    1. Merci beaucoup.
      C'est vrai qu'historiquement l'image des femmes a beaucoup évolué, et comment notre société nous perçoit. Il y aurait beaucoup à dire aussi là dessus !

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